Rappel : Extrait n°31
Fondamental : La musique contemporaine
Le XXe siècle est une époque de grandes remises en question de tout le langage artistique. Les artistes cherchent à créer, non plus du beau, mais quelque chose que personne n'a jamais vu ou entendu auparavant. Les sons deviennent dissonants, on trouve de nouvelles façons de jouer d'un instrument ou de produire des sons par la voix, on intègre le bruit dans les œuvres, on utilise les possibilités apportées par l'électricité pour l'amplification ou le travail du son par enregistrement...
Luciano Berio (1925-2003)
Luciano Berio est un compositeur italien pionnier dans la musique électroacoustique[2]. Blessé à la main lors de la Seconde Guerre Mondiale, Berio doit abandonner l'idée de devenir pianiste. Il se tourne alors vers la composition. Étudiant au conservatoire de Milan, il découvre à partir de 1946 la musique de la seconde École de Vienne[3]. Ses débuts de compositeur se manifestent naturellement dans l'esthétique du sérialisme[4]. En 1950, il épouse la soprano Cathy Berberian. Il s'intéresse alors au travail du timbre de la voix. Participant aux rencontres de Tanglewood (Angleterre) et de Darmstadt (Allemagne), il fait la connaissance de Boulez, Stockhausen et Ligeti. Il se tourne vers la musique électroacoustique, fondant en 1987 le Tempo Reale, un centre de même orientation que l'IRCAM[5]. |
Analyse
Composée en 1966 et d'une durée de 8 minutes environ, la Sequenza III, pour voix de femme de Luciano Berio manifeste la rencontre de la pensée compositionnelle du compositeur et de la voix de Cathy Berberian.
Une Sequenza est, pour Berio, le portrait-sculpture d'un instrument. Elle fait référence à l'histoire et au répertoire de ce dernier. Il intègre ainsi dans ses œuvres cette histoire culturelle dans le but de la dépasser. La Sequenza III est alors un véritable documentaire de la voix de Cathy Berberian. Ce « portrait » se réfère à une utilisation de la voix sous différentes formes et dont le rire est la manifestation quotidienne la plus importante selon Luciano Berio. Cette pièce se construit sur la décomposition et les transformations du texte de Markus Kutter, sur des émotions toujours changeantes indiquées sur la partition (“joyeux“, “rêveur“, “extatique“, etc.), et sur des actions vocales allant du parler au chanter. Rendant hommage au clown Grock, la Sequenza III se caractérise par la théâtralité de son interprétation.
Complément : En écouter plus
Technique du sprechgesang[6] : l'œuvre ci-dessous est antérieure à la Sequenza III où le compositeur Schnönberg utilise pour la première fois le chanter/parler.
Musique électroacoustique :
Mode de jeu XXe :
Mode de jeu XXe :