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28 Machaut - Messe de Notre Dame

FondamentalMoyen-âge : l'Ars Nova

Ars Nova, tel est le titre d'un traité que le compositeur et théoricien Philippe de Vitry (1291-1361) écrivit à Paris vers 1320. Plus qu'un manifeste, l'Ars Nova est une prise de conscience d'une évolution esthétique, dont les signes précurseurs apparaissaient dans la seconde moitié du XIIIe siècle. L'Ars Nova devient le nom d'une période médiévale qui succède à l'Ars Antiqua ; cette dernière qualifie la musique occidentale du XIIIe siècle de Léonin et de Pérotin, dit de l’École Notre-Dame. Cette nouvelle esthétique se manifeste par le développement de la polyphonie, l'apparition d'une notation mesurée et de l'isorythmie[2], donnant plus de diversité à la musique.

Guillaume de Machaut (v. 1300 - 1377)

Guillaume de Machaut (vers 1300 à Machaut en Champagne - 1377 à Reims) est un écrivain et un musicien français se réclamant de l'Ars Nova. Après avoir sans doute étudié dans sa jeunesse à Reims, il entre en 1323 au service du puissant Jean de Luxembourg, alors Roi de Bohême, comme clerc et secrétaire. Sa musique et ses écrits seront un précieux témoignage biographique de la vie de son maître. Après le décès de celui-ci en 1346, Machaut est au service du futur Roi de France, puis du Roi de Navarre. Il devient l'intime des plus grands, nouant des amitiés avec les Princes et les Papes de son temps. A la fois poète et musicien, il nous laisse de nombreuses ballades, ainsi que des lais et motets, où il exprime ses idées et ses sentiments.

Analyse

La forme de l'œuvre est intimement liée au texte liturgique du Gloria.

Divisée en 5 parties d'égales longueurs, Machaut utilise 4 voix d'homme.

Les 4 premières parties sont écrites sous la forme du conduit, c'est-à-dire une écriture entre les voix essentiellement syllabique[3] et homorythmique[4], du fait notamment de la longueur du texte du Gloria.

La dernière partie, quant à elle, est composée uniquement sur le mot Amen.

L'écriture syllabique et homorythmique fait alors place à des mélismes sur A et un contrepoint très raffiné, reprenant entre autres l'écriture en hoquet, typique du style motet.

Traduction française du texte : Gloire à Dieu, au plus haut des cieux et paix sur la Terre aux hommes qu'il aime. Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce pour ton immense gloire. Seigneur Dieu, Roi du Ciel, Dieu le Père tout puissant. Seigneur Fils unique Jésus-Christ, Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père, Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous, Toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière. Toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous. Car Toi seul es Saint, toi seul es Seigneur, toi seul es le Très-Haut, Jésus-Christ, avec le Saint Esprit, dans la gloire de Dieu le père. Amen.

Analyse de la partition

1ère page Messe Notre Dame
Analyse du Gloria

ComplémentEn écouter plus

Gloria, chant grégorien en plain chant du Moyen-âge (v. IXe siècle)

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1er mouvement du Gloria de John Rutter (1974) Contemporain

  1. Gloria de la Messe Notre-Dame - G. de Machaut
  2. Isorythmie

    Répétition régulière d'un élément rythmique aux différentes voix d'une polyphonie.

  3. Syllabisme

    (voix et geste) écriture mélodique où chaque note est associée à une syllabe du texte. S'oppose aux vocalises.

  4. Homorythmie

    (successif et simultané) jouer le même rythme en même temps (≠ polyrythmie). On parle alors d'écriture verticale.

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