Lorsqu'il compose City Life en 1995, Steve Reich ne fait que poursuivre un courant artistique né au début du XXe siècle : le futurisme. En effet, par l'utilisation de sonorités issues de la vie urbaine (klaxons, sirènes de bateau, portes de bus, cris...), le compositeur réalise une oeuvre dans la continuité du manifeste futuriste de Filippo Tommaso Marinetti, publié dans le Figaro du 20 février 1909.
Les artistes qui se réclament de ce courant littéraire et artistique, rejettent en bloc la tradition esthétique postromantique du début du XXe siècle. Ils préfèrent faire référence au monde moderne, à l'urbanisation, aux machines et à la vitesse.
Luigi Russolo est profondément marqué par la pensée de Marinetti et transpose en 1913 les théories de ce dernier dans la création musicale. Russolo fait paraître le 11 mars de cette même année un article intitulé L'art du bruit qui marque un tournant fondamental dans la volonté d'utiliser des bruits comme matériaux sonores de base à une œuvre musicale.
Luigi Russolo, malgré des connaissances musicales assez réduites, fut en contact avec un certain Edgar Varèse, qui était très intéressé par le travail de l'artiste italien, y voyant sans doute un moyen de renouveler la musique de son temps. Les travaux de Varèse auront un écho bien plus important dans l'histoire de la musique moderne, car ils deviendront une source d'inspiration pour toute une génération de musiciens se réclamant de l'avant-garde (de la modernité).

