C'est au cours de la Renaissance que la danse fait son entrée dans l'éducation des gens de cour. Plusieurs traités de danses vont alors être consacrés à la description précise des pas qui constituent chaque danse, qu'elle soit lente à pas coulés ou glissés près du sol ou bien rapide à pas sautés.
En France, cette période correspond à l'époque du règne des Valois avec François Ier.
Les rois de ce siècle érigent de somptueux châteaux comme Chambord ou Blois. Ces châteaux à l'architecture impressionnante n'ont plus pour objectif d'être les bastions défenseurs d'une cité, mais plutôt d'offrir au prince une résidence majestueuse et confortable lui permettant de recevoir ses courtisans ou de constituer la "simple" démonstration de son pouvoir.
Château de Chambord : ouvrage d'art initié par François Ier dont la pièce maîtresse est l'escalier à doubles révolutions inspiré du travail de Léonard de Vinci. |
A l'intérieur de ces châteaux, les salles de bal, comme on peut le voir sur les deux toiles présentées ci-dessous, constituent l'une des pièces principales présidant à la réception des invités et les maîtres à danser font alors leur apparition afin d'intégrer le savoir-danser à la pratique de l'étiquette.
Des recueils de "danceries" pour ensemble d'instruments ou instruments polyphoniques paraissent, cela à une époque où l'écriture instrumentale est encore très pauvre dans notre pays.
Dans cette représentation, un couple principal (Anne de Joyeuse, favori du Roi Henri III, présent à gauche de l'assistance aux côtés de Catherine de Médicis, et Marguerite de Lorraine) domine la scène au centre de celle-ci. Cette scène s'organise en une allée définie par les lignes de fuite de la salle de bal ainsi que par l'assistance disposée de part et d'autre et qui regarde s'avancer en une posture gracieuse et calme l'homme et la femme en riches atours de mariés. Les instruments (consort de luths) sont disposés sur la droite (ce qui indique bien, avec le titre du tableau, que nous assistons à l'exécution d'une danse). La robe de la mariée est posée à terre et ne laisse pas voir les jambes. La traîne de la robe est légèrement déportée indiquant que le personnage avance et se trouve en appui sur son pied droit, comme son cavalier.
On pourrait donc en déduire, qu'il s'agit ici d'une danse de défilé, de type pavane, lente et à pas glissés.
Sur cette représentation, on note que le mouvement des danseurs est rendu perceptible par le jeu des tissus qui laissent voir les jambes des dames ainsi que par la position des pieds dont seule la pointe touche ou effleure le sol.
On peut donc en déduire que la danse jouée par les instruments disposés en hauteur à l'arrière plan (consort de violes) est une danse de tempo vif et à pas sautés.