11 Honegger - Pacific 231

Rappel : Extrait n°11

Fondamental : Le XXe siècle : la musique urbaniste

A toutes les époques, les compositeurs ont été tentés d'imiter ou d'évoquer leur environnement sonore habituel : le cycle des saisons, le chant des oiseaux, une bataille etc. Au XXe siècle, les machines de l'univers moderne ont également été source d'inspiration pour nombre de compositeurs, de Prokofiev à Honegger ou Mossolov, jusqu'aux compositeurs de musique électroacoustique.

On a parlé de "musique urbaniste" à propos de compositeurs qui ont été influencés par le monde industriel dans leurs compositions. Témoins les Fonderies d'acier du compositeur soviétique Alexandre Mossolov (1900-1973), composée en 1927 ou la Symphonie n° 2 dite "du fer et de l'acier" de Sergueï Prokofiev (1924).

Arthur Honegger (1892-1955)

Arthur Honegger est né en 1892 au Havre. Il est néanmoins resté de nationalité suisse toute sa vie, comme ses parents. A l'époque de sa naissance, son père travaille au Havre dans le commerce du café.

Membre du fameux Groupe des Six avec Francis Poulenc, Darius Milhaud, Georges Auric, Louis Durey, et Germaine Tailleferre, Artur Honegger compte parmi les compositeurs français importants du XXe siècle.

Outre Pacific 231, ses œuvres les plus connues sont l'oratorio Le roi David, et Jeanne d'Arc au bûcher sur un livret de Paul Claudel.

Analyse

Créé en 1923, Pacific 231 est le premier des trois mouvements symphoniques écrits par Arthur Honegger. Suivront Rugby (1928) et 3e mouvement symphonique (1933).

Il s'agit d'un parcours musical à bord de la célèbre locomotive à vapeur. Cette œuvre est considérée comme l'une des premières œuvres musicales urbanistes, c'est-à-dire inspirées par la révolution technologique du début du XXe siècle. Malgré sa courte durée, elle rencontra le succès et contribua à la renommée du compositeur.

Les moments de la pièce les plus descriptifs sont bien sûr la mise en mouvement et l'accélération progressive du train puis le freinage qui conclue le pièce. Entre-temps, la musique se développe plus librement sans intention descriptive évidente. Le compositeur transcrit en sons les impressions visuelles -et sonores- ressenties lors d'un voyage à bord du train.