Rappel : Extrait n°19
Le roi des Aulnes - F. Schubert[1][1]
Fondamental : Le romantisme
Le Romantisme en musique s'oppose à l'esprit des Lumières et au Classicisme musical, représentés notamment par la musique de Haydn ou de Mozart.
L'art au XIXe siècle se caractérise, entre autre, par la valorisation de l'individu, et par de nombreux thèmes que l'on retrouvent dans la littérature romantique : la liberté, le héros, la nature et la raison, l'irrationnel, le mystère et les ténèbres, l'obsession et la souffrance. Les idées romantiques marquèrent la pensée des compositeurs tout au long du XIXe siècle. Les trois compositeurs majeures du Romantisme sont Beethoven, Berlioz et Wagner.
Franz Schubert (1797-1828)
![]() | Franz Schubert est un compositeur autrichien de la période Romantique. Il est aujourd'hui considéré comme l'une des grandes figures musicales du début du XIXe siècle. Schubert a été profondément marqué par Beethoven, Haydn et Mozart. Il s'intéresse très tôt à la composition, écrivant ses premières œuvres dès ses 13 ans (à partir de 1810). Malgré sa mort prématurée à l'âge de 31 ans, il nous laisse près de mille œuvres dont 9 symphonies et un grand nombre de lieder (un lied - des lieder ou lieds). |
Analyse
Le Roi des aulnes (Der Erlkönig), op. 1 (D. 328), est un lied composé un après-midi d'automne de 1815 par Franz Schubert. Il met en musique le célèbre poème Der Erlkönig de Johann Wolfgang von Goethe, retraçant la chevauchée d'un père et de son fils à travers la forêt.
Ce n'est que six ans plus tard, en 1821, que Schubert trouva un éditeur pour publier son lied. L'œuvre fut chantée pour la première fois en public par le baryton Johann Michael Vogl le 7 mars 1821. Elle reçut un accueil triomphal de la part du public.
Qui chevauche si tard par la nuit et le vent ? C'est un père et son jeune enfant. Le père étreint l'enfant contre lui, l'enfant au chaud se tient blotti. Mon fils, pourquoi te cacher, plein d'effroi ? Mon père, vois le pâle Roi, le Roi des Aulnes, couronne au front ? Mon fils c'est là nuage au vent. « Ô cher enfant, viens près de moi ! Jouons tous deux, jouons à de beaux jeux ; voici des roses qui jonchent le sol, et ma mère a mille robes d'or.» Mon père, mon père n'entends tu donc pas ? Ce que le Roi murmure tout bas ? Sois calme, reste en paix, mon enfant ; dans le feuillage siffle le vent. «Veux-tu, bel enfant venir avec moi ? Tu verras mes filles t'ouvrir leurs bras ; ce sont elles qui mènent les rondes la nuit, qui dansent et chantent autour de ton lit, berçant le sommeil de l'enfant endormi. » Mon père, mon père, ne vois-tu donc pas, les filles sont à l'orée du bois ? Mon fils, mon fils, je vois, je vois bien, ce sont les grands saules gris du chemin. « Je t'aime, ton doux visage me plaît, tu dois donc me suivre, je suis le plus fort. » Mon père, mon père, son bras me saisit ! Ah ! il me serre et sa main me meurtrit ! Le père tremble, il presse son cheval, serrant contre lui l'enfant terrifié. Brisé, il touche enfin au port ; entre ses bras son enfant était mort. |
La mise en musique du texte :
Franz Schubert apporte un soin tout particulier à la mise en musique de ce texte de Goethe. Il réalise un lied[2] d'une durée de 4 minutes pour voix d'homme seul et piano.
L'œuvre s'ouvre par une introduction jouée par le piano, où Schubert présente deux ostinati[3] sonores dont le but est de plonger l'auditeur dans l'ambiance tourmentée du poème. La main droite, par ses notes répétées en triolet[4] symbolise la chevauchée.
Les mélodies vocales sont figuralistes (figuralisme[5] : chaque personnage du poème est caractérisé musicalement par le compositeur. Le personnage du père, qui se veut rassurant, utilise une nuance mezzo-forte[6], dans le registre[7] grave du chanteur, alors que l'enfant apeuré est dans l'aigu de la tessiture[8] en fortissimo[9].
Le Roi des Aulnes de Franz Schubert par Dietrich Fischer-Diskau
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