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ORFEO

17 Dukas - L'apprenti sorcier

RappelExtrait n°17

"L'apprenti sorcier"[1][1]

FondamentalL'époque Post - Romantique

L'époque Post - Romantique désigne la fin de l'époque Romantique. Les compositeurs mettent en musique l'expression des grands sentiments. Ils développent le système tonal[2] jusqu'à ses limites. Les œuvres musicales sont monumentales (jouées par de très grands orchestres) et complexes.

Les compositeurs romantiques utilisent toutes les variétés de timbres[3] de l'orchestre.

Paul Dukas (1865 - 1935)

Photographie du compositeur Paul Dukas

Paul Dukas (1865 - 1935) est un compositeur, critique et pédagogue français. Il étudia au Conservatoire de Paris où il fut notamment l'élève d'Ernest Guiraud en composition et de Théodore Dubois en harmonie. Il quitta le Conservatoire pour se consacrer à la critique et à la composition musicale. Il devient alors ami avec Claude Debussy. Paul Dukas enseigna la composition et l'orchestration[4] au Conservatoire de Paris. Son œuvre la plus célèbre demeure le scherzo intitulé L'Apprenti sorcier.

Analyse

L'Apprenti sorcier fut composé en 1897. Cette œuvre est écrite pour un grand orchestre symphonique[5]. La création eut lieu à Paris, à la Société Nationale, le 18 mai 1897, avec le compositeur comme chef d'orchestre. Cette œuvre s'inspire d'un poème allemand de Goethe.

Le poème de Johann Wilfried von Goethe :

Enfin, il s'est donc absenté, le vieux maître sorcier ! Et maintenant c'est à moi aussi de commander à ses Esprits ; j'ai observé ses paroles et ses œuvres, j'ai retenu sa formule, et, avec de la force d'esprit, moi aussi je ferai des miracles.

Que pour l'œuvre l'eau bouillonne et ruisselle, et s'épanche en bain à large seau !

Et maintenant, approche, viens, viens, balai ! prends-moi ces mauvaises guenilles ; tu as été domestique assez longtemps ; aujourd'hui songe à remplir ma volonté ! Debout sur deux jambes, une tête en haut, cours vite, et te dépêche de m'aller chercher de l'eau !

Que pour l'œuvre l'eau bouillonne et ruisselle, et s'épanche en bain à large seau !

Bravo ! il descend au rivage : en vérité, il est déjà au fleuve, et, plus prompt que l'éclair, le voilà ici de retour avec un flot rapide. Déjà, une seconde fois ! comme chaque cuve s'enfle ! comme chaque vase s'emplit jusqu'au bord !

Arrête, arrête ! car nous avons assez de tes services. — Ah ! je m'en aperçois ! — Malheur ! Malheur ! j'ai oublié le mot !

Ah ! la parole qui le rendra enfin ce qu'il était tout à l'heure ? Il court et se démène ! Fusses-tu donc le vieux balai ! Toujours de nouveaux seaux qu'il apporte ! Ah ! et cent fleuves se précipitent sur moi.

Non ! je ne puis le souffrir plus longtemps ; il faut que je l'empoigne ! C'est trop de malice ! Ah ! mon angoisse augmente ! Quelle mine ! quel regard !

Engeance de l'enfer ! faut-il que la maison entière soit engloutie ? Je vois sur chaque seuil courir déja des torrents d'eau. Un damné balai qui ne veut rien entendre ! Bûche que tu étais, tiens-toi donc tranquille !

Si tu n'en finis pas, prends garde que je ne t'empoigne, et ne fende ton vieux bois au tranchant de la hache !

Oui-dà ! le voilà qui se traîne encore par ici ! Attends, que je t'attrape ! Un moment, Kobold, et tu seras par terre. Le tranchant poli de la hache l'atteint. Il craque ! bravo, vraiment fort bien touché ! Voyez, il est deux ! et maintenant j'espère et je respire !

Malheur ! Malheur ! deux morceaux s'agitent maintenant, et s'empressent comme des valets debout pour le service ! à mon aide, puissances supérieures !

Comme ils courent! De plus en plus l'eau gagne la salle et les degrés, quelle effroyable inondation ! Seigneur et Maître ! entends ma voix ! — Ah ! voici venir le maître ! Maître, le péril est grand ; les Esprits que j'ai évoqués, je ne peux plus m'en débarrasser.

« Dans le coin, balai ! balai ! que cela finisse, car le vieux maître ne vous anime que pour vous faire servir à ses desseins. »

La mise en musique du texte :

Nous entendons plusieurs leitmotiv  - des mélodies qui représentent musicalement des personnages, des objets, ou des actions - Paul Dukas met en musique l'atmosphère magique du poème.

Pour ce faire, il utilise cinq mélodies différentes, qui suivent le déroulement du poème.

Partition de l'apprenti sorcier de Paul Dukas
Partition de L'apprenti sorcier de Paul Dukas

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  1. Extrait_17
  2. Tonal (système)

    (successif et simultané) Système d'écriture apparu à la fin du XVIème siècle qui repose sur une logique de tension et de détente. [subst. tonalité]

  3. Timbre

    Caractéristiques sonores spécifiques d'une voix, d'un instrument permettant de l'identifier.

  4. Orchestration

    (timbre) science musicale qui consiste à distribuer les différentes parties d'une œuvre aux instruments d'un orchestre.

  5. Orchestre symphonique

    Grande formation instrumentale dans laquelle sont représentés toutes les familles instrumentales.

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